Après l’évocation de la longue gestation du MiR, l’auteure passe en revue la collection permanente et ses multiples aménagements depuis l’ouverture de ce lieu muséal en 2005, primé en 2007 par le Conseil de l’Europe. Elle aborde ensuite les questions essentielles engendrées par l’existence de ce lieu : celle des conditions d’exposition du patrimoine immatériel, celle des deux écueils fondamentaux liés à la démarche muséale – l’identité et la mémoire – et enfin celle du sens même d’un musée protestant.
Le 15 avril 2005 sous une pluie glacée et devant des personnalités officielles de tous bords, le cordon rouge donnant accès à la cour d’une magnifique demeure patricienne genevoise était solennellement coupé ! Attendu depuis un siècle, élaboré depuis plusieurs années, ce nouveau musée protestant se trouvait donc inauguré et cela en un lieu mythique, la Maison Mallet ayant été construite en 1722 par Gédéon Mallet, descendant d’une famille huguenote réfugiée à Genève au 16e siècle, à l’emplacement du cloître de Saint-Pierre où, en 1536, la Réforme genevoise fut adoptée et où, dit-on, reposent les restes de Théodore de Bèze et Agrippa d’Aubigné.
Lors de la fête populaire qui suivit cette cérémonie, des milliers de curieux affluèrent pour voir de près ce nouveau repère historique à Genève. Et depuis, ce ne sont pas moins de 150’000 personnes qui en ont franchi les portes.
Avec un certain recul, ces six années nous permettent donc d’esquisser quatre réflexions : la première autour de la genèse spécifique à ce musée, la deuxième autour de l’émergence d’un patrimoine immatériel propre au protestantisme, la troisième autour des questions posées par l’existence même de ce musée et la quatrième autour du sens de ce lieu protestant.