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août
Déflagrations rend hommage au geste de création des enfants qui, après avoir côtoyé la mort dans des pays dévastés par les guerres et les crimes de masse, ont tracé, dessiné, raconté, rêvé… De la Première Guerre mondiale à nos jours, plus de 140 dessins s’entremêlent et cohabitent par-delà les diversités, jetant des ponts entre les pages d’histoire, les cultures et les pays. En donnant une place à ces inscriptions dans l’Histoire, l’exposition est un chemin de connaissance et de reconnaissance des expériences, des mémoires et expressions à part entière de ces enfants. Témoins, victimes, acteurs, ils nous laissent des récits dessinés qui enrichissent les mémoires plurielles de nos sociétés, appellent nos regards et nos consciences vigilantes sur les violations des droits humains. Face aux discours qui nourrissent les passions funestes, ces jeunes dessinateurs seraient-ils nos éclaireurs?
du 27 avril
au 27 août 2023
Visite libre non datée
Visite de groupe
Visite guidée exposition temporaire
Avec la participation de l’artiste Enki Bilal,
«compagnon de route» de Déflagrations
Commissariat: Zérane S. Girardeau,
fondatrice du projet et de l’association Déflagrations
Scénographie: Studio Tovar
L’association Déflagrations
Cette exposition a pu voir le jour grâce au travail de l’association Déflagrations sur les expressions graphiques des enfants dans les guerres et les crimes de masse, aux nombreuses contributions qu’il a suscité de par le monde et aux généreux concours des prêteurs qui accompagnent ce projet depuis plusieurs années. Le musée et le commissariat remercient les enfants et l’ensemble des personnes et organisations qui ont œuvré auprès d’eux, contribué à la réalisation et à la préservation de leurs dessins – institutions internationales, ONG, musées et institutions archivistiques, associations, artistes, journalistes, éditeurs… Déflagrations arrive dans nos murs après une exposition au MUCEM à Marseille (2021), et à la médiathèque André Malraux de la ville et l’Eurométropole de Strasbourg (2017). Dès sa création en France, le projet a été soutenu par l’UNHCR, l’UNICEF, Médecins Sans Frontières, Human Rights Watch, SOS Villages d’Enfants France.
L’exposition en six thématiques
L’exposition Déflagrations éclaire à la fois l’unicité de chacun des dessins d’enfants que les affinités graphiques et thématiques qui se vont jour entre eux. Dès lors que les récits dessinés sont mis en relation, des fils se tissent entre les expériences et les mémoires, par-delà les multiplicités contextuelles, historiques et culturelles. Cette constellation de dessins nous fait ainsi cheminer au travers de six thématiques.
Les premières scènes dessinées annoncent «la guerre pour de vrai», avec les séparations sur les quais de la gare qui précèdent le départ des hommes au combat, les premières alertes aériennes, l’arrivée des chars…
La guerre est là toute proche et «face aux monstres», incarnations du danger et de l’ennemi qui menacent, des figures héroïques se lèvent, celles des combattants avec armes et emblèmes, celles des opposants, des sauveteurs…
C’est un «ciel assassin», plein du vacarme des bombes, qui vient rompre la frontière séparant les combattants des civils. La terreur devant ce feu du ciel qui répand la mort et les ruines n’en finit plus, elle remplit les dessins de la guerre d’Espagne à nos jours.
L’implosion et l’explosion d’un monde emporté dans le chaos et la dévastation sont autant de «déflagrations». Des papiers se couvrent d’aplats de peinture ou de tracés pulsionnels. D’autres ne sont que vide dans lequel sont suspendues des figures de l’effroi.
Les yeux ont vu «l’humain dans ses immenses ténèbres». Les crayons et couleurs des enfants montrent ce qui a broyé la vie humaine – avilissements, sacrilèges, déportations, massacres de populations civiles, destruction absolue… Des scènes se figent sur le papier.
«Les déchirures et les rêves» continuent à s’entremêler dans les dessins des enfants. Les vivants donnent une place à leurs morts. Ils traversent mer, routes et frontières, pour sauver la vie, encore. Des rêves se déposent sur le papier, encore. Même fragiles, ils sont joyaux.